FAQ sur la stratégie de réduction des émissions attribuables aux engrais
Quel est l’objectif de la stratégie de réduction des émissions attribuables aux engrais?
La stratégie de réduction des émissions attribuables aux engrais vise à réduire de 30 % d’ici 2030 les émissions d’oxyde nitreux provenant des engrais par rapport aux niveaux de 2020.
La stratégie proposée imposera-t-elle un plafond à l’utilisation des engrais?
Le gouvernement canadien ne propose pas de réduction obligatoire de l’utilisation des engrais.
Quelles émissions en particulier la stratégie cible-t-elle?
La stratégie vise tout particulièrement à réduire les émissions d’oxyde nitreux (N2O) que crée l’utilisation d’engrais dans le secteur canadien de l’agriculture. L’oxyde nitreux (N2O), un puissant gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement planétaire est de 265 à 298 fois celui du dioxyde de carbone (CO2) sur une période de 100 ans, est produit par l’épandage d’engrais azotés (N) en particulier.
L’objectif de réduction des émissions porte à la fois sur les émissions directes (causées par l’application d’engrais à la ferme) et indirectes (causées par l’ammoniac rejeté dans l’atmosphère en raison du lessivage de l’azote dans les champs).
Comment le gouvernement prévoit-il atteindre cet objectif pour 2030?
Il entend le faire en augmentant le soutien accordé à un certain nombre d’approches existantes, notamment :
- Utilisation accrue d’engrais et d’inhibiteurs à efficacité améliorée
- Plantation plus étendue de cultures de couverture et de légumineuses, là où c’est possible
- Transition de l’épandage d’engrais à l’automne à l’épandage au printemps et augmentation de l’épandage fractionné
- Adoption accrue des techniques d’agriculture de précision
- Planification de la gestion des nutriments et financement des technologies d’application de précision des nutriments
Quelle est la position de la Fédération canadienne de l’agriculture à l’égard de cette stratégie?
- Il faut éviter que la stratégie donne lieu à des règlements ou des politiques qui entraînent une réduction obligatoire de l’utilisation des engrais. Un plafond obligatoire poserait un risque extrême pour la sécurité alimentaire à un moment où l’on a besoin plus que jamais des produits agricoles canadiens pour nourrir le monde.
- La stratégie doit aider les producteurs à adopter les meilleures pratiques et technologies de gestion par l’entremise d’une approche de financement et d’incitatifs. Cela inclut des mesures incitatives telles que des crédits compensatoires de réduction des gaz à effet de serre pour les producteurs qui adoptent les meilleures pratiques de gestion, comme la gestion responsable des éléments nutritifs 4R.
- La stratégie doit améliorer davantage la méthodologie canadienne de mesure des émissions afin que les efforts faits actuellement par les exploitations agricoles soient pleinement reconnus.
- Aspect critique, le gouvernement canadien doit mettre sur pied un groupe de travail composé de représentants d’Environnement et Changement climatique Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et des producteurs agricoles afin de concrétiser ces priorités, d’améliorer la communication et de faire participer les producteurs aux discussions sur tout objectif futur dès le départ.
FAQ sur la réduction du méthane
Quel est le but de la stratégie de réduction des émissions de méthane?
Cette stratégie vise à ramener les émissions de méthane à des niveaux inférieurs de 30 % à ceux de 2020 d’ici 2030 au moyen d’une approche intersectorielle ciblant le pétrole et le gaz, l’agriculture et la gestion des déchets.
La stratégie proposée prévoit-elle un plafonnement des émissions de méthane d’origine agricole?
Le gouvernement du Canada ne propose pas de plafond obligatoire pour les émissions de méthane d’origine agricole.
Quelles sont les émissions ciblées par la stratégie?
La stratégie veut inciter à réduire les émissions de méthane de deux sources agricoles :
- le méthane issu de la fermentation entérique, c’est-à-dire produit pendant la digestion chez les ruminants (p. ex. bovins, chèvres, moutons), qui représente 86 % des émissions de méthane du secteur agricole canadien;
- le méthane issu de la gestion des déjections (p. ex. le stockage à grande échelle), qui compose le reste des émissions de méthane du secteur agricole canadien, soit 14 %.
Comment le gouvernement entend-il atteindre l’objectif fixé pour 2030?
La stratégie reconnaît que la réduction des émissions de méthane exigera du soutien adéquat et d’autres incitatifs pour faire augmenter les niveaux d’adoption, surtout que les avantages privés (gains de productivité, etc.) attendus des pratiques et technologies de réduction du méthane sont généralement minimes.
Voici quelques exemples de ces pratiques et technologies :
- les additifs alimentaires réduisant le méthane dans les parcs d’engraissement de bovins et les exploitations laitières;
- les méthodes de gestion du fumier qui réduisent les émissions de méthane, p. ex. l’acidification du fumier liquide, la séparation des liquides et des solides, les couvertures de lagunes ou réservoirs à fumier et la digestion anaérobie, dans les exploitations laitières et porcines;
- la production de biogaz à partir du fumier au moyen de digesteurs anaérobies dans les grandes exploitations d’élevage intensif, telles que les parcs d’engraissement ou les grandes exploitations situées à proximité les unes des autres;
- l’intégration de plus grandes quantités de légumineuses et de plantes riches en tanins dans les pâturages, pour réduire les émissions de méthane du bétail.
Offrira-t-on des aides et des mesures incitatives aux agriculteurs pour qu’ils se lancent dans ces activités?
Oui, le gouvernement a l’intention de soutenir le développement et l’adoption de ces solutions au moyen de sources de financement existantes et à venir, notamment :
- 185 millions de dollars du programme Laboratoires vivants pour accélérer le co-développement, l’essai et l’adoption de pratiques de réduction des émissions adaptées à différentes régions de culture au Canada;
- 670 millions de dollars du Fonds d’action à la ferme pour le climat afin d’encourager l’adoption de pratiques de réduction des émissions;
- 495,7 millions de dollars du Programme des technologies propres en agriculture pour le développement et l’adoption de technologies comme les additifs alimentaires, les innovations en stockage du fumier et les digesteurs anaérobies.
- Du soutien sera aussi fourni par des mesures incitatives et des sources de financement à venir, comme le Partenariat canadien pour l’agriculture durable et le régime de crédits compensatoires pour les GES du Canada
Des questions?
Veuillez communiquer avec Frank Annau, directeur des politiques sur l’environnement et les sciences de la FCA (envsci@canadian-farmers.ca)