Faits saillants
- Les agriculteurs ont stabilisé leurs émissions pendant 20 ans tout en doublant pratiquement leur production, ce qui s’est traduit par la réduction de moitié de l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre.
- L’objectif de la tarification du carbone est d’inciter les entreprises et les consommateurs à utiliser des produits et des processus à moindre intensité de carbone en imposant un coût aux émissions.
- Les agriculteurs sont déjà fortement incités à rendre leurs activités aussi efficaces que possible afin de réduire les coûts de production.
- En raison du manque de technologies disponibles et d’infrastructures rurales, la plupart des agriculteurs n’ont pas de solutions énergétiques de rechange pour de nombreuses pratiques agricoles essentielles. Il s’ensuit que la tarification du carbone crée une charge financière sans aucun potentiel de réduction des émissions.
- Paradoxalement, cette charge financière réduit le capital que les agriculteurs pourraient utiliser pour rendre leur exploitation plus efficace et plus durable, ce qui a un impact négatif sur la viabilité à long terme du secteur.
- Le projet de loi C-234, Loi modifiant la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, qui prévoit des exemptions ciblées pour les pratiques agricoles essentielles à l’échelle de l’agriculture canadienne, apporterait aux agriculteurs l’aide financière dont ils ont tant besoin en réduisant les effets de la tarification du carbone.
Aperçu des enjeux
Les agriculteurs sont les intendants de la terre et s’engagent à préserver les ressources pour les générations à venir.
L’agriculture canadienne occupe une place importante dans l’environnement du pays. La communauté agricole est le principal intendant et gestionnaire de vastes ressources naturelles, le propriétaire et l’architecte d’une grande partie du paysage et le gardien de précieuses ressources dans le sol.
Soucieuse du tissu économique, environnemental et social du Canada, la FCA estime qu’il est nécessaire d’accorder une grande importance aux mesures de gestion de l’environnement afin d’assurer le maintien des ressources foncières qui fournissent de la nourriture aux habitants du Canada et à une grande partie de la population mondiale.
Tarification du carbone : Relever les défis entourant la compétitivité
Les producteurs canadiens sont préoccupés par le maintien de leur compétitivité alors qu’ils sont confrontés à la perspective d’une augmentation des coûts des intrants en raison de la tarification du carbone. Les machines utilisées pour le séchage des céréales, le chauffage et le refroidissement du bétail et l’irrigation sont essentielles pour atténuer les effets croissants du changement climatique sur les exploitations agricoles, notamment les sécheresses estivales et les vagues de chaleur, ainsi que l’augmentation des précipitations pendant les mois de récolte d’automne.
Malheureusement, alors que les impacts climatiques augmentent la nécessité pour les agriculteurs de recourir à ces outils, la tarification du carbone fait grimper le prix de leurs carburants. Les solutions de rechange disponibles étant limitées, les agriculteurs doivent assumer le coût de la production d’aliments pour une population croissante dans un contexte d’incertitude économique et environnementale. En pénalisant les agriculteurs pour avoir réagi à des conditions environnementales qui échappent à leur contrôle, il ne leur reste que peu d’argent à investir dans d’autres efforts de développement durable.
Lorsque des économies de carburant peuvent être réalisées, nous pensons qu’elles devraient l’être au moyen d’incitations telles que les protocoles de compensation des émissions de carbone et les programmes de financement des producteurs dans les domaines suivants :
- technologie propre
- recherche et innovation
- adaptation au changement climatique et atténuation de ses effets
- mesures de renforcement de la résilience
- compensation en réponse aux coûts plus élevés des intrants
La FCA estime par ailleurs que le gouvernement fédéral doit reconnaître la valeur d’autres biens et services écologiques que la seule séquestration du carbone. Ces services sont fournis par des activités telles que l’intendance des zones humides, qui fournit des services de gestion des inondations, l’amélioration des zones riveraines et des collines, qui permet de freiner l’érosion des sols, et la conservation des étangs et des lacs qui offrent des activités récréatives. Des mécanismes basés sur le marché doivent être mis au point pour valoriser ces services au niveau national afin d’aider à maintenir ces avantages publics sur les terres privées.
Projet de loi C-234 – Octroi d’une aide financière pour soulager les agriculteurs de la tarification du carbone
Le projet de loi C-234, Loi modifiant la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, vise à soulager les agriculteurs de la tarification du carbone, car les prix des intrants essentiels tels que les engrais et le carburant ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années.
Malheureusement, ce projet de loi a fait l’objet d’amendements au Sénat que la FCA n’appuie pas, car ils excluraient de nombreux agriculteurs de l’aide et rendraient le projet de loi inefficace. Ces amendements ont également remis en question la progression du projet de loi, le renvoyant à la Chambre des communes, ce qui a retardé l’octroi de cette aide tant nécessaire.
La FCA, de concert avec l’Alliance sur le carbone d’origine agricole, a plaidé et plaidera fortement en faveur de l’adoption de la version originale du projet de loi dans l’intérêt des agriculteurs du Canada.
Vers des solutions
Comme les agriculteurs n’ont souvent pas de solution de rechange aux pratiques à forte intensité de carbone, la FCA a fait pression pour que les agriculteurs bénéficient d’une exemption pour divers combustibles et utilisations telles que le séchage des céréales et le chauffage/refroidissement des installations d’élevage.
La FCA est un membre fondateur de l’Alliance sur le carbone d’origine agricole, qui prône son soutien au projet de loi C-234, qui ajouterait le gaz naturel commercialisable/propane à la liste des carburants agricoles admissibles à l’exemption, ainsi qu’à certaines activités telles que le refroidissement/chauffage des granges et des serres.
La FCA a activement participé au processus de consultation sur la tarification du carbone, afin de s’assurer que ce programme n’impose pas un fardeau excessif aux agriculteurs.
Recommandations de la FCA – Tarification du carbone
- Que le gouvernement adopte l’ensemble des exemptions prévues par le projet de loi C-234 dans sa forme originale;
- L’agriculture nécessite une approche de tarification non fondée sur le carbone qui met l’accent sur les incitations, l’adoption de technologies propres et l’amélioration de la gestion dans le but de réduire les émissions;
- Il faut examiner les émissions de GES liées à l’agriculture du point de vue de leur intensité afin de tenir compte des besoins de sécurité alimentaire et des vastes différences qui existent sur le plan de l’efficacité.