Selon le calcul de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), le jeudi 9 février 2023, un ménage canadien à revenu moyen aura gagné assez d’argent pour payer sa facture d’épicerie de l’année entière.
Chaque année, la FCA examine la proportion de leur revenu que les Canadiens consacrent à l’alimentation afin d’étudier les variations dans les dépenses d’une année à l’autre et afin d’aider à améliorer la compréhension qu’ont les consommateurs du système alimentaire canadien, de la ferme à l’assiette.
En 2022, les Canadiens ont consacré 11 % de leur revenu disponible à la nourriture, ce qui est légèrement supérieur aux 10,7 % du revenu disponible dépensés à ce poste en 2021. Pour cette raison, cette année, la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires survient un jour plus tard, soit le 9 février 2023.
Le fait que la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires ne soit décalée que d’un jour par rapport à 2022 en surprendra beaucoup dans le contexte actuel de hausse des prix des aliments et d’inflation générale. Bien que le système alimentaire canadien continue d’offrir un accès à des aliments abordables lorsque comparé au reste du monde, l’inflation, les événements mondiaux et les perturbations des chaînes d’approvisionnement ont entraîné une forte hausse du prix des aliments et d’autres produits essentiels, réduisant le revenu disponible de tous les Canadiens.
Le « Canadien moyen » que décrit l’indicateur de la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires ne reflète pas l’expérience de nombreux Canadiens et les difficultés qu’ils rencontrent face à l’augmentation des prix des aliments. C’est la raison pour laquelle la FCA a examiné cet indicateur sous l’angle des différents quintiles de revenu des ménages canadiens au Canada afin de faire apparaître le pourcentage du revenu disponible qu’ils ont consacré à l’alimentation au cours de l’année. Le graphique ci-dessous renferme ces données.
Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus, il y a une grande différence entre la proportion du revenu disponible consacrée aux aliments et aux boissons tout au long de l’année par les ménages du quintile de revenu le plus bas (23,1 %) et celle des ménages du quintile de revenu le plus élevé (5,2 %). Par ailleurs, la hausse des prix touche le quintile de revenu le plus bas de manière disproportionnée : la part du revenu disponible consacrée par ce quintile aux aliments et aux boissons non alcoolisées a augmenté plus rapidement (de 21,3 % en 2021 à 23,1 % en 2022) que celle du quintile de revenu le plus élevé (de 5,1 % en 2021 à 5,2 % en 2022).
Il convient également de noter que les dépenses en produits alimentaires et en boissons sont relativement peu flexibles. Les ménages du quintile de revenu le plus élevé n’ont dépensé que 39 % de plus en nourriture et en boissons que le quintile de revenu le plus bas, malgré un revenu disponible supérieur de plus de 500 %.
Comme le montre le graphique, l’augmentation des prix alimentaires pèse davantage sur le budget des ménages canadiens à faible revenu.
La FCA aimerait souligner que, bien que les Canadiens aient vu les prix des aliments augmenter régulièrement tout au long de 2022 dans les rayons des épiceries, les agriculteurs ne touchent qu’un petit pourcentage du prix que les consommateurs paient pour les aliments, et la hausse des prix de détail ne correspond normalement pas à ce qui est versé à la ferme.
Les agriculteurs ont vu leurs coûts de production grimper en flèche au cours des deux dernières années : beaucoup de leurs postes de dépenses les plus importants, comme les engrais et le carburant, ont augmenté de près de 100 % au cours de cette période.
« Les prix alimentaires augmentent de façon constante et plus rapidement que l’inflation générale, et nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les difficultés auxquelles de nombreux Canadiens sont confrontés lorsqu’il s’agit de trouver des produits alimentaires abordables. Bien que le coût de nos produits alimentaires soit faible par rapport aux normes internationales, les Canadiens voient leur revenu disponible diminuer, amputé par la hausse du coût des produits essentiels », a déclaré Mary Robinson, présidente de la FCA.
« C’est seulement en investissant dans la résilience tout au long de notre chaîne d’approvisionnement alimentaire que nous pourrons mettre en place un système moins vulnérable aux perturbations et capable de fournir des aliments abordables aux Canadiens malgré les ruptures des chaînes d’approvisionnement mondiales. »