Le 20 juillet, la ministre fédérale et les ministres provinciaux et territoriaux (FPT) de l’Agriculture se réuniront pour prendre des décisions importantes concernant la direction à donner au Prochain cadre stratégique (PCS), la principale enveloppe de financement des politiques et des programmes agricoles canadiens pour les cinq prochaines années.
Le PCS arrive à un moment critique pour les agriculteurs et les éleveurs canadiens partout au pays. Les producteurs canadiens reconnaissent l’incroyable potentiel du secteur pour aider à résoudre un grand nombre des problèmes les plus pressants de notre société, comme les préoccupations croissantes que suscitent l’insécurité alimentaire et la nécessité de combattre les changements climatiques. Mais ce potentiel ne peut être réalisé qu’à l’aide de politiques qui aident les agriculteurs à prendre des mesures proactives, en tant en leaders mondiaux, plutôt de simplement réagir aux demandes du marché au fur et à mesure qu’elles se présentent.
Le PCS crée le fondement de l’agriculture canadienne pour les cinq prochaines années, qui pourraient être les plus importantes de notre histoire récente. En effet, les pressions inflationnistes ont rendu la production alimentaire plus coûteuse et plus risquée que jamais. De plus, les maladies animales émergentes et les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, créant des situations impossibles à contrôler et très difficiles à anticiper. Les événements géopolitiques ont causé une incertitude supplémentaire en menaçant la disponibilité d’intrants cruciaux, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme au-delà de 2022. Tout cela survient alors que des objectifs ambitieux de réduction des émissions approchent rapidement, tandis que la science, les stratégies et les pratiques agricoles requises pour atteindre ces objectifs continuent d’évoluer.
Les producteurs continuent de répondre à la demande croissante d’une production alimentaire à empreinte environnementale réduite, tout en reconnaissant le rôle important que l’agriculture peut jouer dans la lutte contre les changements climatiques et en agissant comme un puits net de carbone. Or, ce potentiel de fournisseur de solutions climatiques ne pourra être atteint que grâce à des programmes conçus en partenariat avec les agriculteurs qui élimineront les obstacles à l’adoption des meilleures pratiques de gestion environnementale à la ferme.
Dans un même temps, la conception de ces nouveaux programmes ne doit pas se faire au détriment des priorités existantes. La poursuite de la recherche, le développement des marchés et les programmes de gestion des risques de l’entreprise (GRE) sont absolument essentiels dans notre nouvel environnement. Les programmes qui atténuent les risques liés à la montée en flèche des coûts et aux phénomènes météorologiques extrêmes permettent aux producteurs d’investir davantage dans le rendement environnemental de leurs entreprises.
Au cours des 20 dernières années, l’enveloppe de financement de l’agriculture canadienne a stagné. Les ministres FPT ne peuvent pas demander une fois de plus aux agriculteurs de faire plus avec moins. Les agriculteurs le font depuis des décennies. Le Prochain cadre stratégique pour l’agriculture doit représenter un pas en avant et investir dans ces ambitions communes.
Les dirigeants agricoles de tout le Canada rencontreront les ministres FPT ce mois-ci pour discuter de la façon dont nous pouvons unir nos efforts pour stimuler la croissance de la productivité verte dans notre secteur, mais ce n’est qu’une étape vers un partenariat revigoré.
À la suite de ces réunions, il faut prendre l’engagement envers les agriculteurs canadiens que les gouvernements soutiendront la compétitivité, amélioreront la gestion des risques et aideront le secteur à réaliser ses ambitions environnementales. La production alimentaire est un service essentiel, qui est crucial pour le fonctionnement quotidien de n’importe quelle société. Le Canada devrait être fier de soutenir ses agriculteurs et servir d’exemple pour le monde entier sur la façon d’assurer une production alimentaire durable.