OTTAWA, 2 octobre 2018 – La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) est profondément déçue par les concessions faites dans le domaine de l’agriculture dans le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC).
Bien que le gouvernement ait obtenu des résultats avantageux pour certains secteurs de l’agriculture, comme un meilleur accès aux marchés américains pour les producteurs canadiens de betteraves sucrières, les premières indications suggèrent que les producteurs dans les secteurs assujettis à la gestion de l’offre au Canada souffriront à cause des concessions faites pour conclure ce nouvel accord commercial.
Le Canada a accru l’accès des États-Unis pour un certain nombre de produits agricoles et agroalimentaires, surtout dans les secteurs à gestion de l’offre comme ceux des dindons, des produits laitiers, du poulet et des œufs. Du fait qu’un accès additionnel à ces secteurs a déjà été consenti dans l’Accord économique et commercial global (AECG) conclu avec l’Union européenne et l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), ce cumul de l’accès risque de nuire irrémédiablement aux agriculteurs dans ces secteurs.
Au cours des négociations, la FCA a continuellement recommandé de suivre une approche de « ne pas faire de tort » dans le cadre des négociations touchant le secteur de l’agriculture, préconisant la modernisation de la réglementation afin d’aider à atténuer les obstacles logistiques au commerce. Toutefois, des questions telles que la réinspection de la viande à la frontière, qui crée des retards, augmente les coûts et alourdit les tracasseries à la frontière pour ces industries hautement intégrées de nos deux pays, n’ont pas été abordées lors de ces pourparlers cruciaux.
Toutefois, la FCA est soulagée de voir que le chapitre 19 a été maintenu, puisque ses dispositions demeurent essentielles pour tous les secteurs qui participent aux échanges commerciaux entre les trois pays signataires de l’AEUMC.
Même si l’on s’attend, dans toute négociation, que certains compromis se fassent de part et d’autre, à l’heure actuelle, il semble que les négociateurs de l’AEUMC aient manqué une occasion clé d’éliminer certains obstacles non tarifaires au commerce, ce qui aurait fortement aidé les agriculteurs dans chacun des pays signataires de l’accord », selon Ron Bonnett, président de la FCA.
« Si l’on ajoute à cela l’accès accru accordé aux États-Unis dans nos secteurs assujettis à la gestion de l’offre, il n’y a pas grand-chose dont les agriculteurs appartenant à ces secteurs se réjouissent aujourd’hui. »
La FCA continuera d’analyser le texte de l’AEUMC et consultera ses membres pour mieux comprendre les effets de cet accord sur l’agriculture canadienne.